Once-upon-a-life

What matters sometimes should be said somewhere at someone

Samedi 30 juin 2012 à 0:58


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La lumière blanche, aveuglante dans le noir de ma chambre, finit d'exploser mes yeux déjà fatigués. Plantée devant l'ordi, j'attend. J'attend quoi? Rien. Quelque chose. Tout? Il fait chaud. Lourd même. Je jette un oeil vers la fenêtre. Et cherche l'inspiration. Oui, parfois il faut de l'inspiration pour se sortir de sa torpeur. L'élément déclencheur c'est la lumière de la Lune qui jette un halo d'un blanc bien plus doux que celui de mon PC. Je n'arriverai jamais à dormir de toutes façons. Je rabat l'écran de mon ordi et ce dernier souffle quelques secondes avant de se taire, la veilleuse se met à clignoter puis s'éteint, me laissant dans la pénombre.
Il fait noir, je tâtonne pour trouver mon téléphone, qui prend le relais dans la torture de mes globes oculaires. Faut dire que la luminosité, réglée plus tôt dans la journée pour que je puisse y voir quelque chose avec des lunettes de Soleil, n'est plus très adaptée. Comme quoi, tout est une question de contraste. Je rigole intérieurement à cette pensée. Je fini par brancher mes écouteurs et me mettre Angus & Julia Stone. Un ptit coup de Yellow Brick Road et j'ouvre la fenêtre. Je met peu de temps avant de détourner les yeux du regard de la Lune. J'enfile des chaussures, prend mon écharpe et saute  à l'extérieur. Le fond de l'air est frais, j'ouvre grand la fenêtre pour rafraîchir ma chambre et m'éclipse de la maison dans le noir. Soudain je n'ai plus envie, je voudrais juste rentrer et aller me coucher. Lasse, je m'assoie sur le bord de la fenêtre. 
La musique ne va pas. Elle sonne faux. Je retire mes écouteurs qui se mettent à jouer sourdement Santa Monica Dreams il me semble. Y a aussi la Lune, qui me regarde. Définitivement, elle a l'air triste et je n'ai plus envie de voir ça. Je n'ai plus envie de chercher  un peu d'espoir dans ses yeux. Je jette un regard global mais les étoiles sont éclipsées par la Lune. J'en remarque une plus brillante que les autres malgré tout. Je la regarde quelques instants, je cherche à la reconnaître mais je distingue mal les constellations. Je détourne les yeux, frustrée.
On dit que la nuit porte conseil. Je me laisse glisser du rebord de la fenêtre à l'intérieur de ma chambre. Je reste quelques secondes dans cette demi obscurité et observe l'espace autour de moi. Ce n'est plus la pénombre de tout à l'heure. Mes yeux se sont adaptés à l'obscurité et je distingue maintenant les meubles autour de moi. Les multiples veilleuses de cet environnement moderne me paraissent autant de parasites au calme que me procure la nuit. J'éteins tout. Multi-prises, veilleuses, réveil. Tout. Puis je me dirige à nouveau vers la fenêtre ouverte qui déverse, un halo d'un blanc froid dans ma chambre. Je reste un instant bloquée sur cette vision. Je me sens violée dans ma paix. J'ai la sensation d'être observée. Cette lumière pénètre ma chair et mes os, elle me ronge comme de l'acide, elle me dévore, elle me déchiquette. Et puis je frotte mes yeux, extrêmement fatigués, qui ne demandent qu'un peu de sommeil. 
Je me dirige de nouveau vers la fenêtre, les chaussures toujours aux pieds. Mais je ne ressort pas. Au lieu de ça, je me penche et attrape le volet que je ferme. Je m'interromps un instant dans mon mouvement, jetant un dernier regard à la Lune. Je ne comprend pas tout de suite ce qui me traverse, je ne sais pas exactement ce que me procure la sensation d'être baignée par ce halo fantomatique. Je ne sais pas quoi penser, alors je lui souris, en espérant que ça apaise sa tristesse. Puis je termine mon mouvement. Je ferme la fenêtre et enfin, le rideau.
Je suis dans l'obscurité la plus totale, je ne vois plus les meubles autours de moi. Il n'y a plus le moindre contraste. Une masse uniforme de pénombre m'enlace. Son uniformité est parfaite. Je ferme mes yeux, qui ne me servent plus et ne demandent que ça. Un instant, je perd l'équilibre, et le me rattrape au meuble à côté de moi. Je connais cet endroit. Et je comprend que nulle lumière ne m'est nécessaire. Reprenant mon équilibre, je me déshabille, confortée par l'obscurité totale. Nue, je traverse ma chambre sans la moindre hésitation, évitant les obstacles qui me séparent de mon lit avant de m'y laisser tomber. Je sens la tension de mes muscles se relâcher. J'ai juste le temps de m'installer confortablement que déjà je me sens glisser hors de mon corps. Et je sombre.
***

J'ai bien dormi, ça me change de d'habitude. Je m'éveille lentement. M'étire. Je suis bien. Extrêmement bien. Il y a toutefois une lumière étrangère à la pénombre régnant dans ma chambre. Le jour est levé et un fin rayon de Soleil s'est immiscé entre les volets. Sur le sol, une petite tache de lumière. Pourtant rien autour n'est éclairé. Elle est juste là, et attend l'autorisation de s'étendre. Je reste un instant à la regarder, comme à travers un judas. Il me parait une éternité, mais il y a quelque chose de beau dans ce rayon de lumière qui n'éclabousse rien autour de lui. Mes yeux s'y adaptent rapidement. Au fond, je ne suis pas sûre d'être bien réveillée, mais c'est exactement ce qu'il me faut.
Je me lève, m'avance, pousse les rideaux, ouvre la fenêtre, et enfin le volet.
Je me délecte de la chaleur de la lumière du Soleil sur ma peau. Je me livre au plein jour. Je suis là, dévoilée. Et rien ne m'est plus essentiel et dérisoire à cet instant.
Et je souris.

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Pour toi.

Intéractions

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